La Fondation Arnaud

 

... Mon intention bien arrêtée est que l'intégralité de ma succession soit employée au soulagement des pauvres; c'est pourquoi, j'institue pour mon légataire universel le Bureau de Bienfaisance de la Commune de Puimoisson, mon pays natal...
(Cela) pourrait permettre d'établir dans la commune un petit hospice ou maison de refuge pour les vieillards sans ressource et les infirmes de tout âge...
L'assistance des vieillards n'est pas suffisamment assurée, la création d'hôpitaux s'impose dans les communes rurales qui en sont dépourvues et dont la population ne cesse de décroître faute d'assistance. Je ne suis pas un détracteur de la famille, il m'en faut, je constate seulement que ses liens sont aussi bien relâchés, et pour ce qui est de la mienne, j'ai le droit de m'en plaindre, j'en use en la privant de ma succession, et d'ailleurs à la fin d'une longue existence, on doit jeter un regard sur les malheureux qui pâtissent de leurs prévoyances et surtout aussi du malheur des temps. Je prévois de grandes misères pour ceux de mes citoyens qui abordent le vingtième siècle, je désire de me tromper, mais le cas échéant, j'aurai fait mon devoir...

Fait à Puimoisson le quinze mai mil neuf cent.
Auguste ARNAUD

 

Puimoisson possède une maison de retraite modèle nommée "La Fondation Arnaud" du nom de son bienfaiteur. Cet homme qui resta célibataire toute sa vie fut un précurseur en matière d'assistance et d'aide aux personnes âgées, isolées et sans famille. Dans son testament, cet homme de bien faisait don de sa fortune pour l'assistance aux vieillards.
Né le 10 août 1809, monsieur Arnaud fit sa carrière dans la magistrature, notamment à la Cours d'Appel d'Aix en Provence. Il avait 91 ans lorsqu'il rédigea son testament. Il mourut le 20 avril 1903.
Il était clairvoyant malgré son grand âge. Mais cet homme au grand cœur était aussi un homme modeste; il fit le bien sans bruit. La meilleure preuve c'est que le jour de son enterrement, il n'y avait qu'une douzaine de personnes à suivre son cercueil. Le maire, Victor Ollivier dût même réquisitionner quatre jeunes gens pour porter son cercueil jusqu'au cimetière. Ce n'est qu'après sa mort, lorsqu'on procéda à l'ouverture de son testament que la vérité éclata à la grande confusion d'un bon nombre de ses concitoyens.

 

Le 21 septembre 1913, le bâtiment est inauguré. Composé de deux grandes salles et de quelques chambres, il peut recevoir sept ou huit personnes. L'arrivée des religieuses en 1939 donne au bâtiment une autre dimension. A l'époque, les pensionnaires pouvaient profiter de l'eau courante, du chauffage central et même d'une baignoire, ce qui n'existait pas dans le village.
Une nouvelle construction, à la droite de l'ancien bâtiment, inaugurée en 1988, permit de recevoir 38 personnes dans des chambres modernes et bien équipées.
Les religieuses sont parties en décembre 1999.
Le bâtiment étant maintenant trop vétuste, une nouvelle maison de retraite a été construite à côté.